Daniel l'étranger

Pourquoi vaincre:

pour ne pas être le dernier.

Pourquoi se battre:

pour ne pas être le second.

Pourquoi gagner:

pour être le premier,

et non bon deuxième.

 

On ne réussit  pas toujours d’emblée, bien sûr,

Il faut parfois du temps aux gens

Pour comprendre vos intentions.

Etre pionnier défricheur de contrées incultes,

Est surtout une grande satisfaction personnelle.

 

La netteté est à mon avis, l’arme la plus redoutable,

pour

Encourager, favoriser, stimuler, susciter une qualité,

Bien que meilleure soit encore la faculté

D'inventer, de créer, et de concevoir,

L'objet, ou tout ce qui s'offre à la vue,

Par la pensée.

 

 Sans  doute cette satisfaction

Serait-elle plus grande encore,

Si je réalise qu'au créateur que je suis,

Ma manie de l’imitation

Semble dire au passant errant sans but,

"Je t'en prie, j’ai besoin de ton imagination,

Parce que moi, je n'en ai pas! ..."

 

Daniel

 

 

La rumeur,

 

Sournoise et destructrice,

Née dans on ne sait qu’elle cerveau,

Relayée par les crédules ou les pros du ragot,

La rumeur s’infiltre, se propage, s’amplifie et salit.

 

Au royaume des maîtres absolus,

Les cupides sont avides d’argent et de richesse.

Les mégalos se surestiment par une ambition et un orgueil démesurée,

Par le goût du grand et du colossal.

 

Même dans ce domaine, les moutons,

D’humeur habituelle si douce et si traitable,

Crédules et faciles à duper,

Courent rapidement.

 

Et le soir, dès l’obscurité,

S’en vont chasser à l’affût,

Tirent et se transforment en lion .

 

  Daniel

 

 

Nuit éprouvante ...

 

Allongée sur le dos, les jambes écartées,

Tu plies la gauche, puis les allonges en butée;

 Le ventre recouvert par un simple drap vert,

Et tu fermes les yeux, tout comme Gulliver.

 

Il y a longtemps que gros-nounours, à la télévision,

A distribué son sable, sur toute la région.

Comme les petits enfants, ébahis devant leur vision,

Tu t’es allée coucher, dormir et contagion.

 

Sur ma pendule, minuit sonne, et je m'empoisonne.

Trois heures déjà, et l'horloge qui m'assaisonne.

Je me tourne dans mon lit, et mon cœur frissonne,

Sur le ventre j'amerris, voilà je déraisonne.

 

       A côté de moi, je voudrais te contourner,

Te réveiller te retourner, pour te bistourner.

Mais le soleil, brûlant, m’en a détourné,

Dans mon lit j’ajourne, dans mon idée je séjourne.

 

Daniel

15/7/1988 à 3h du mat.

 

 

Hélène,

 

Ta queue de cheval sur l’épaule, vêtue de rouge,

Tu attends rêveuse, ton petit chien dans les bras.

Soudain, les yeux attentifs à tout ce qui bouge,

Tu te penches à la fenêtre, tu scrutes l'embarras.

 

Dans la ruelle en contrebas, très intrépides,

De belles voitures défilent dans le sens unique.

De les suivre une à une, comme des balles rapides

Le torticolis te gagne, la nuque te panique.

 

Puis tu lèves la tête, cachée sous l'avant-toit,

Tu considères au loin la colline, quelle vue ...

Tu admires le paysage, à l'ombre de ton toit,

Tu observes une belle tourterelle, en revue.

 

La tête sur l'appui-fenêtre, tu respires une fleur,

Le nez dans le bouquet, tu inspires le parfum.

Les poumons gonflés, tu expires comme un souffleur,

Tu aspires de nouveau, dans ce brûle-parfum.

 

Le soleil tourne, il frappe à tes grandes fenêtres,

Tu te redresses, te protégeant de sa chaleur.

De tes deux bras blancs, tu tires les portes-fenêtres,

Et douce tristesse, tu lui fermes ton petit cœur...

 

Quoique les volets clos, ta fenêtre reste ouverte,

Du dehors tous ces bruits familiers controversent.

Tu t'assieds dans ton fauteuil, cache cette découverte,

Tu aspires une fois deux fois, tous se renversent...

 

L'après-midi passe court, et tout te contrarie,

De là un coup de frein, de plus loin une grue,

Estompent le rêve, le songe et ta rêverie,

Tu sursautes tu tressautes, regagne ton point de vue...

 

A travers les deux persiennes à demi-fermées,

Deux yeux observent tels, les mouvements de la rue.

Protégée du soleil, presque toute enfermée,

Tu te penches, croyant ne pas être entraperçue.

 

Mais observateur fugace, du haut de l'impasse,

Du premier coup d'oeil je te lorgne, je te déniche.

Flânant d'un pas très calme, je descends, je compasse,

Du coin de l'oeil sans cesse, si je me disais chiche...

 

La journée est passée, demain une renaîtra

De mon pas lent mal assuré, te quitterai-je..?

Un signe un clin d'œil et mon cœur s'enflammera,

Sur ton balcon demain, peut-être, te reverrai-je..?

 

                                                               Daniel l'étranger

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